Le DAB+, socle de la radio de demain
À Casablanca, Jean-Marc Dubreuil défend une radio libre, moderne et résiliente
Le 10 juin dernier, devant un auditoire de professionnels réunis aux Casablanca Broadcast Days, Jean-Marc Dubreuil, représentant du consortium WorldDAB, a livré une intervention dense, directe et engagée sur le DAB+, présenté comme la « colonne vertébrale de la radio de demain ».
Pour lui, le DAB+ dépasse le simple enjeu technique. « On parle de radio, donc de confiance, de proximité, de communauté. Le DAB+ permet de préserver cela, tout en modernisant l’outil de diffusion », avance-t-il. Meilleure qualité audio, plus de services, coûts réduits et indépendance vis-à-vis des plateformes sont les piliers d’un argumentaire clair : « Internet est vulnérable, la radio est résiliente », résume-t-il, citant la présidente de Radio France.
Une technologie adaptée à l’Afrique
Loin d’être cantonné à l’Europe, le DAB+ connaît une montée en puissance sur le continent africain. Le Sénégal, la Tunisie, le Ghana, ou encore le Koweït ont déjà lancé des services pérennes. Le Maroc a mené des tests. « Le DAB+ est conçu pour la mobilité, idéal en voiture, et permet d’enrichir l’offre dans un spectre FM saturé », précise Jean-Marc Dubreuil.
Mais l’enjeu est aussi stratégique. « En conservant un accès direct aux auditeurs, les radios gardent la maîtrise de leur diffusion. Contrairement à l’IP, vous ne dépendez pas d’un acteur tiers. »
Un rôle vital en cas de crise
Innovation majeure évoquée à Casablanca : la fonction ASA, pour Automatic Safety Alert. Une alerte géolocalisée capable de réveiller un récepteur en cas de catastrophe naturelle. « Lors des inondations en Allemagne en 2021, seule la radio fonctionnait encore. Le DAB+ permet aujourd’hui d’aller plus loin avec une alerte ciblée et immédiate. »
Patience, collaboration et régulation
Le déploiement du DAB+ ne se fait pas en un jour. « Il faut un cadre politique solide, une collaboration entre radios, et de la patience. En France, il a fallu quinze ans. Mais aujourd’hui, 97 % des véhicules neufs sont équipés », rappelle Jean-Marc Dubreuil.
L’ambition du WorldDAB est claire : accompagner les États et les opérateurs dans cette transition, en capitalisant sur deux décennies d’expérience. « Le DAB+ est une réponse technique à un défi fondamental : rester audible et pertinent dans un monde numérique. »